Un cadre de devise, 1559

Cadre de devise du Dialogo dell'Imprese Militari et Amorose
Cadre astro­lo­gique d’une devise du Dia­lo­go dell’imprese mili­ta­ri et amo­rose, Lyon, Roville, 1559.
Lyon, BM, Rés. B 497280
© Biblio­thèque Muni­ci­pale de Lyon

L’étude des cadres des devises gra­vées du Dia­lo­go dell’imprese de Gio­vio et des Imprese heroiche de Simeo­ni publiés chez Roville témoigne de l’attention par­ti­cu­lière accor­dée à ceux-ci : ce soin s’inscrit dans un goût typi­que­ment lyon­nais de l’encadrement. Les devises publiées chez Roville prennent en cela le contre-pied de celles publiées par de Tournes, qui n’avaient pas de cadre ; ceux-ci riva­lisent, notam­ment par leur varié­té, avec ceux de La Meta­mor­phose d’Ovide figu­ree, publiée en 1557 par ce der­nier. L’invention de ces cadres revient à Simeo­ni qui en pro­pose un de forme ovale des­si­né au ver­so de la page de garde. Le cadre ovale s’orne de motifs de cuir décou­pé dont s’inspire de loin un des cadres gravés.

On compte huit cadres aux motifs dif­fé­rents. Deux d’entre eux sont consa­crés à Simeo­ni. L’un porte dans les angles les ini­tiales GSFE (pour Gabriele Simeo­ni Flo­ren­tin Eudo­kias) qui accom­pagnent cha­cune l’emblème de Simeo­ni com­po­sé d’un crois­sant de lune et de trois étoiles for­mant un visage sou­riant. S’ajoutent des motifs de masques gro­tesques, pro­tomes d’animaux à cornes, masques de satyres, cuirs bel­li­fon­tains et guir­landes de fruits. Le deuxième – ici expo­sé – repré­sente le même emblème de Simeo­ni au milieu de chaque côté, dans les angles sont dis­po­sées des figures astro­lo­giques rap­pe­lant la posi­tion des astres dans le thème de nati­vi­té de Simeo­ni : en haut à gauche, Apol­lon, qui joue de la lira da brac­cio, che­vauche le Lion, en haut à droite Jupi­ter, tenant le foudre, est assis sur le Sagit­taire, en bas à droite Mars, armé d’un bou­clier et d’un glaive, est sur le signe du Can­cer, en bas à gauche la Lune est accom­pa­gnée du signe du Scor­pion. La dis­po­si­tion de l’ensemble est peu heu­reuse dans la mesure où ce cadre a été conçu pour être dis­po­sé ver­ti­ca­le­ment. Est-ce le témoi­gnage d’une hési­ta­tion, a-t-on envi­sa­gé de pré­sen­ter les devises selon un enca­dre­ment ver­ti­cal plu­tôt qu’horizontal ? L’emploi de ce cadre se fait, au final, cer­tai­ne­ment par sou­ci d’économie.