Des antiquaires lyonnais

COLLIGAVIT NEMO
Gravure des Devises héroiques de Claude Paradin, Lyon, Jean de Tournes et Guillaume Gazeau, 1557.
Lyon, BM, Rés. B 486598, p. 68-69
© Bibliothèque Municipale de Lyon

Dans le manuscrit de L’Origine et le antichità di Lione, Simeoni critique certains antiquaires lyonnais, certains morts comme Symphorien Champier, auteur de nombreux traités qu’il consacre à Lugdunum comme Ung petit livre de l’antiquite, origine et noblesse de la tresantique cite de Lyon (Lyon, 1529) ; d’autres bien vivants : les frères Paradin sont de ceux-là. Simeoni attaque d’abord Claude Paradin (« la medaglia, che alcuni hanno male interpretata », f. 3v) qui, dans l’édition augmentée de 1557 de ses Devises heroïques (p. 68-69) interprète, de façon erronée, une monnaie portant la légende COL. NE. qu’il lit COLLIGAVIT NEMO. Simeoni corrige l’interprétation de Paradin par une lecture correcte : COLONIA NEMAVSENSIS, tout en recopiant la gravure issue du recueil de son concurrent. Cette monnaie est un as de Nîmes dont l’émission s’est faite entre 9 et 3 av. J.-C.

Mais l’attaque la plus forte concerne le frère aîné, Guillaume Paradin, qui critiqua vertement Bérose et ses suiveurs dans son De antiquo statu Burgundiae liber, Lyon, Dolet, 1542. Simeoni, à l’instar de Guillaume Postel, faisait grand cas des écrits apocryphes publiés par Annius de Viterbe et qualifiait en retour ceux qui les critiquaient de « ignoranti » (f. 13r).