En page de titre de Le III parti del campo de’ primi studii di Gabriel Symeoni, l’auteur est représenté en buste très légèrement de trois-quarts, le visage tourné vers le spectateur. Le regard vif témoigne d’une certaine confiance, la barbe drue mais peignée désigne un jeune homme plein de vigueur. La disposition générale insuffle de la vie au portrait de Simeoni qui porte une chemise au col montant recouverte par une toge romaine agrafée sur l’épaule droite. Autour du portrait court le motto : « Per simil variar natura e bella » (« Par semblable changement la nature est belle ») qui fait référence au printemps, thème revendiqué de l’ouvrage qui lie Cosimo de’ Medici à Simeoni. En effet, le thème est cher aux Médicis qui l’ont utilisé dans leur « emblématique » et il s’impose à l’auteur, dans la mesure où il s’agit de ses juvenalia. Une guirlande composite ceinture le portrait, elle est constituée de quatre essences différentes liées aux divinités représentées : le chêne pour Jupiter, le laurier pour Apollon, l’olivier pour Minerve et enfin, le figuier pour Mercure. Ces quatre dieux complètent le cadre aux quatre angles : en haut à gauche, Jupiter portant le foudre et surmontant un aigle fait face, à droite, à Apollon ; les deux s’échangent des regards. En bas, à gauche, Mercure portant le caducée fait face à droite à Minerve portant une lance et un bouclier décoré de la tête de Méduse. Enfin, allongée, une femme nue aux yeux bandés, une mèche de cheveux flottant au vent représentant la Fortune, clôt la composition en bas. Elle porte une sphère armillaire. À ses côtés, le livre et le heaume, symboles des armes et des lettres, et un phylactère disant « del cieco arbitrio mio virtu no[n] cura » (« De l’arbitraire aveugle ma vertu ne se soucie pas ») précisent l’idée qu’exprime Simeoni dans cette image : dans le combat qui oppose sa vertu – dont les dieux sont les garants – à la fortune, Simeoni croit en une issue qui lui sera favorable.
L’association entre Mercure et Minerve fait-elle référence aux lettres à Atticus de Cicéron ? Convoquerait-elle l’image du sage stoïcien ? En dehors de Minerve, les autres dieux sont, en terme astrologique, des planètes bénéfiques peut-être mises en avant : dans le thème astral du Florentin, Jupiter est dans son domicile, en Sagittaire, de même pour le Soleil en Lion, et Mercure, proche du Soleil et de Vénus ce qui fait de cette planète neutre une planète bénéfique, est le chronocrator de Simeoni, né un mercredi.